lundi 20 octobre 2014

De la chance de vivre avec des ordonnances


À 5 heures ce matin, ce n’est pas un coup de fil de l’hosto mais un mini vent de panique qui me tire du sommeil. Aujourd’hui, je dois recommencer ma pilule. Sauf qu’évidemment je n’ai plus d’ordonnance valable.

En langage de fille, ça veut dire que je suis dans la merde.

Il va falloir s’organiser (à la bonne heure). Je réfléchis rapidement à l’opération commando qui se prépare. D’abord retrouver la carte des pharmacies parisiennes où je ne suis pas déjà cramée. Ensuite identifier ma prochaine cible et enfin faire le choix d’un mensonge dans la panoplie des excuses bidon.

Les excuses, c’est comme les crêpes, elles ont un nom attitré :
  • La provinciale : Je suis à Paris pour la semaine et j’ai complètement oublié ma trousse de toilette chez moi, c’est idiot !
  • La business woman : J’étais en séminaire à l’étranger et j’ai dû oublier ma plaquette dans mon hôtel, c’est idiot !
  • La César de la meilleure actrice : J’ai complètement zappé de faire renouveler mon ordonnance alors qu’en général, je suis hyyyyyper rigoureuse, c’est trop chelou !

Quand soudain, je réalise que je vis avec un médecin. Que je vis avec des ordonnances, quoi ! Foutu cerveau, il lui aura fallu quinze minutes.

Chériiiiiii ? Tu me ferais une ordonnance pour ma pilule stp ? Oui, je ne suis pas très structurée et non, ça ne peut pas attendre.

Quand je demande une prescription de Valium pour planer un peu ou un médicament pour perdre 5 kilos en 3 jours, j’essuie un refus systématique. Pour la pilule, le réflexe masculin est étonnamment immédiat : 2 minutes montre en main.

Depuis, j’imagine tous les médicaments que, hypothétiquement, je pourrais me faire prescrire. Par exemple un médoc de narcoleptiques pour les soirs de grosse teuf, où au lieu de traîner mes très prochains 30 ans, la fatigue ni la vodka ne m’atteindraient plus. Mais comme ces mecs ne font pas douze ans d’études pour rien, j’ai généralement droit à une leçon d’éthique et de respect de la discipline médicale. Blablabla. Boring.

En plus de ma pilule, il ne me reste donc que le doliprane en stock, ce qui, pour combattre les affres dans lesquels ce fameux 5e (6e ?) verre m’a plongée, me convaincrait presque d’assumer mon âge et de devenir raisonnable. Non je déconne.  

2 commentaires:

  1. Je suis externe et j'adore ton blog. Ma copine est comme toi :)

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  2. Merveilleux ces articles, criant de vérité et très bien écrit. Ca ricanne et on en redemande. merci!

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