mercredi 8 octobre 2014

Hôpital, fesses et ratatouille

Les hôpitaux recèlent d’épisodes fantastiques de la créativité humaine. Naïve, je ne soupçonnais par exemple pas l’imagination – et l’ineptie - des gens qui cherchent à se mettre des choses dans les fesses.

Il y a quelque temps, alors que je prépare le dîner, mon mec m’appelle et me dit qu’il aura du retard. Comme sur l'échelle de mes qualités, la patience n'est clairement pas en pole position, je me mets immédiatement à râler. Faut dire que je suis là, avec les casseroles qui chauffent et la seule poêle dont je dispose, une minuterie dans la tête à me demander quand caler la viande par rapport au reste. C’est le bazar dans la minuscule pièce qui fait office de cuisine-laverie, je ne trouve déjà plus le sel et il ne reste que 4 gouttes d’huile d’olive quand il m’annonce : « C’est parce que je dois retirer une carotte du colon d’un type qui se l’est enfoncée il y a 2 jours ».

Deux jours, sérieusement ?

« Il l’a lâchée, le truc a fait ventouse et il pensait que ça ressortirait tout seul, mais en fait, ça marche pas, ça. » (note à nous-mêmes : check)

Une partie de mon âme d’enfant meurt au moment où je réalise qu’il y a donc des gens pour faire le marché en se disant « Tiens, tiens… » et, si je me dis que plus jamais je n'arpenterai les étals avec le même enthousiasme, je ne moufte évidemment pas, je comprends. Pour tout dire, je compatirais presque avec ce sodomite agricole bien qu'à l’heure d’Internet je me demande vraiment, vraiment pourquoi les gens ne commandent tout simplement pas un godemichet. 

Deux heures plus tard, la table est dressée et je m’accroche à ce foutu niveau de Candy Crush autant qu’à ce qu’il me reste d'enfance quand le médecin franchit le pas de la porte. Le dîner est prêt, pas encore brûlé mais pas loin. J’ai cuisiné une ratatouille, il commence à se servir. « Des courgettes ? Je vois qu’on reste dans l’ambiance, la semaine dernière j’ai dû ouvrir le ventre d’un type tellement elle était entrée profond. »

J'examine l'aubergine dans mon assiette… La prochaine fois, je ferai du riz.



1 commentaire:

  1. ahahah, c'est étrange, surréaliste, mais surtout très drôle tout ça.

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