lundi 6 octobre 2014

Le jackpot

Pour qui n’a pas grandi dans un milieu médical, n’a pas d’oncle médecin, de tante infirmière ni de soeur interne, l’hôpital est un lieu inconsistant dont on a seulement foulé les couloirs après s’être cassé le bras au ski ou avoir rendu visite à une grand-mère souffrante.

Cet endroit, c’est un peu le magasin Sephora de la maladie avec ses odeurs chlorées qui font clamser les narines à peine le seuil franchi et dont le vert clair des murs est si angoissant que même Valérie Damidot n’oserait l'imposer à ses adeptes du marouflage.

Bref, c’est un lieu pourri.

En tout cas, l’hôpital pour moi, c’était ça avant que je rencontre un interne en urologie. 


Au départ, je ne connaissais pas du tout cette discipline. Ma mère si, apparemment, qui après avoir réussi à m'extorquer un « je sors avec un urologue » m’avait confié trois choses : 

1. « Urologue, c’est comme le mari de Bidule, c’est jackpot. »
J’ai compris qu’on parlait de sécurité financière là, et mes intentions féministes se sont étranglées. Quid des PEL sacrifiés à mes études ie mon indépendance ? 

2. « Méfie-toi des infirmières, elles font du gringue aux chirurgiens. » 
Au royaume des clichés et des expressions mortes, ma mère doit être Archiduchesse.

3. « Gaffe aux médecins quand même, ils sont « très cul ». » 
Ok maman mais ça, c’est peut-être une excellente nouvelle.

Son point numéro 3 était d’autant plus juste que l’urologie concerne en réalité les reins, les vessies, les prostates... et les pénis. Et on ne va pas se mentir, c'est la seule chose que l’on retient : les pénis. Mon mec en a vu des centaines depuis le début de son internat, de quoi sacrément relativiser ma vie sexuelle d’avant notre rencontre, pourtant très raisonnablement active. Ça m'a fait drôle quand même de l'entendre me dire, un jour que nous discutions "taille" : « Et Dieu sait que j’en ai vu, des bites ! ».

Mais faut aussi avouer qu’à partir de là, l’hôpital est devenu beaucoup plus intéressant.




1 commentaire:

  1. les infirmières qui essaient de se taper des médecins c'est peut être cliché mais il n'y a rien de plus vrai sur cette Terre, personne ne crache sur la supposée stabilité financière d'un médecin (même si on est très loin des fantasmes qu'on peut lire dans les journaux sur nos salaires)

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